Deuxième
partie
la liberté perdue Dans
toute cette période, la famille déménage fréquemment.
Il perd sa mère en 1960 d'une manière tragique. Son père se remarie un an plus tard et l'entente avec sa belle mère est difficile, mais grâce à elle Jissé est initié à la littérature. "Je lisais Notre Dame de Paris, Les Misérables, Alexandre Dumas, Merimée, Zola, Maupassant, Sand, sans oublier les aventures de Jules Vernes, les grands poètes dont Beaudelaire, la littérature fantastique comme celle d'Edgar Allan Poe. A chaque lecture, je m'évadais de l'emprise familiale, alimentant mon imaginaire d'adolescent de ces histoires" ![]() Gravure de la
nouvelle du Corbeau- Edgar Allan Poe - gravure de Gustave Doré - 1884
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Suite de la colonne de gauche ![]() La Petite France à Strasbourg qui aideront Jissé à s'échapper grâce au charme des lieux. Quelques années plus tard, ses parents l'envoie à Strasbourg pour une formation de technicien de laboratoire et un an plus tard il s'engage pour trois ans au service véterinaire des armées, pour suivre une formation d'infirmier véterinaire et de technicien de laboratoire. " Le contact avec toutes ces bêtes, chiens et chevaux militaires , que je soignais, m'apportait une grande paix intérieure. Un beau berger allemand, très doux, m'avait été confié. Les ballades avec mon chien dans la belle forêt de Compiègne me faisaient du bien". ![]() Libéré de l'armée en 1973, il s'inscrit à l'université Paris-Diderot, la fac de sciences de Jussieu. |
![]() La tour Zemansky à L'université Paris - Diderot - " la fac de Jussieu" - ![]() L'ile Saint Louis à Paris - En
face du cours d'art dramatique François Florent
![]() Montagnes - djebbels - ancienne vallée alluviale en Jordanie ![]() Jardin méditerranéen du parc Saint
bernard à Hyères
![]() Un arbre sur un rocher de grès ![]() La ville de Vendôme, un joyau au bord du Loir |
Le
retour aux sources
Il ne reste que deux ans à la fac et préfère suivre des cours d'art dramatique, d'abord chez Jacques Fontan, où il se présente sans succès au conservatoire de la rue Blanche, suivi des cours de François Florent, installé en bord de la seine et en face de L'ile Saint Louis. "Toute ctte agitation à la fac, ces colonnes de métal et ces grands murs préfabriqués ne convenaient pas à mon tempéremment romanesque. A contrario chez Fontan et Florent, je revivais et interprétais avec enthousiasme certains textes que j'avais lu dix ans auparavant. Il y avait une telle chaleur humaine dans ces petites salles de cours. J'ai un peu tourné au cinéma, à la télé et joué au théâtre mais les temps étaient difficiles pour un jeune comédien." Il quitte finalement Paris avec sa femme rencontrée cinq ans avant, qui lui donne une fille et part dans le midi. La découverte des jardins, de cette nature lumineuse si particulière, est un véritable coup de foudre. Très vite, il s'inscrit à une formation de paysagiste à Hyères, monte une entreprise, part trois ans plus tard en missions en Arabie Saoudite, fasciné par cette aventure où il retrouvera une grande partie des plantes exotiques et méditerranéennes qu'il a apprise. "J'ai tout de suite été conquis par la nature et les jardins méditerranéens et ce que j'ai découvert un peu plus tard en Arabie était inimaginable. Près de la frontière de La Jordanie, les montagnes surmontées de basalte noir se couvraient de violet. La mer rouge, au bord du désert avec tous ses poissons qui ne connaissaient pas l'être humain, était un trésor de couleurs, de vie et d'innocence. Les plantes et les arbres dans les jardins, dans la nature, la pierre, les parfums, tout était si exotique, si puissant. J'ai toujours gardé en mémoire ces images qui apparaissent encore dans ma peinture." Au retour d'une dernière mission, il revient à nouveau à Paris, suit des cours à Jussieu pour compléter sa formation sur le sol, l'écologie, les milieux naturels. Il ouvre une agence de paysage, collabore en tant qu'architecte paysagiste sur de grands projets. il y restera jusqu'en 1990 puis déménagera ses bureaux dans la Sarthe, dans une vieille ferme où auparavant il se rendait souvent pour se ressourcer, peindre et écrire. Il finira par revenir dans sa ville natale de Vendôme en 1993. Sa maison, située dans un faubourg de la ville est modeste mais ancienne avec du charme, un vestige de ces anciennes et dernieres fermes du quartier des maraîchers. Un grand jardin occupe la partie sud, qu'il laisse actuellement pousser d'une manière presque sauvage, créant le lieu idéal pour écrire sa poésie, notamment l'écriture de haïkus et la peinture de ses aquarelles. "J'ai toujours été contemplatif, admiratif de cette nature généreuse offrant le meilleur d'elle même. Quand j'étais paysagiste, c'était cette beauté simple et dépouillée, qui m'intéressait, ce " wabi" cher aux artistes japonais, dont j'ai découvert le mot et son sens plus tard , mais que j'ai toujours ressenti auparavant. "A l'extrême, quelques vieux rochers oubliés sur une prairie avec quelques chênes qui commenceront à être beaux à trente quarante ans et deviendront de plus en plus remarquables au cours des années et de quelques siècles, m'intéressaient plus que des plantations en alignement de platanes." "La vieille maison de la Sarthe et plus tard celle de Vendôme présentaient toutes les conditions pour m'exprimer dans la forme d'art que j'avais choisi. Je peignais, écrivais des nouvelles, méditais sous ces vieux chênes, un vieux cerisier, un if voulant toucher le ciel, un pommier plein de vie". "Je ne me lasserai jamais d'admirer la vie dans ces arbres que j'ai plantés ou vus pousser, alors qu'ils n'étaient que des plantes timides au départ." |